Le groupe des marcheurs avait décidé de changer un peu ses habitudes, et plutôt qu'une randonnée sportive avait choisi une balade tranquille à la découverte de l'avifaune, cette vaste population d'oiseaux qui nous entoure et que, pour la plupart d'entre nous, nous voyons sans la regarder ni la connaître.

Pour cette première nous avions choisi un lieu particulièrement agréable, confortablement aménagé et riche de biodiversité : le bord de l'Etang du Méjean à Lattes. C'est un site préservé et entretenu par le Conservatoire du Littoral, juste aux portes de Montpellier qui bénéficie de l'attractivité pour les oiseaux, de la zone humide constituée par les marécages bordants l'étang.

Nous avions comme de coutume organisé un co-voiturage pour nous retrouver sur le parking de la Maison de la Nature de Lattes.

Juste le temps d'une tasse de café, et la petite troupe attaquait d'un bon pied la balade.

Un lapin tapi dans l'herbe fraîche servit gentiment de cobaye pour apprendre à utiliser efficacement les jumelles.

Dès l'entrée de la zone protégée, les cigognes nous accueillirent sans s'inquiéter, habituées qu'elles sont au défilé des humains émerveillés et au crépitement des appareils photos ; une médiatisation que bien des stars doivent leur envier. Ces grands oiseaux autrefois symbole de fertilité puisque leur passage annonçait à la fois l'arrivée des beaux jours et des nouveaux-nés conçus pendant les fêtes de l'été précédent, ont depuis quelques années perdu leurs habitudes migratrices pour s'installer à demeure dans cette zone où l'on peut les observer même au coeur de l'hiver. Elles trouvent dans ces marécages une nourriture abondante et régulière et sont donc devenues conplètement sédentaires.

Nous avons quitté les cigognes pour avancer vers le rivage de l'étang observant au passage les diverses espèces d'oiseaux présents dans les mares et les vasières où ils recherchent leur nourriture.

Voici quelques uns de ces habitants de la sansouïre et de la sagne, certains sont des "touristes" venus passer ici la belle saison d'autres sont des autochtones.

Les canards chipeau ( Marecas strepera) dont le mâle arbore son "costume de mariage" plus contrasté que le plumage un peu terne du reste de l'année.

Le tadorne de Belon ( Tadorna tadorna) avec son caroncule rouge vif et son beau plumage tricolore

La gracile échasse blanche ( Himantopus himantopus) dont on comprend vite l'origine de l'appelation 

Et la femelle en train de couver, ses si longues pattes, même repliées, dépassent allègrement et laissent l'articulation à découvert lorsqu'elle est couchée sur le nid.

Le cygne tuberculé ( Cygnus olor ) que nous avons l'habitude de voir comme oiseau d'ornement dans les jardins publics, gagne petit à petit du territoire, colonisant tous les étangs du litoral. C'est l'un des oiseaux les plus lourds capable de voler, certains mâles dépassant les 20kg.

Le héron cendré ( Ardea cinerea ) hôte commun des marais, son long cou flexible lui confère une redoutable efficacité lors de la pêche en lui permettant de harponner en un éclair le petit poisson ou le batracien passant à sa portée.

La foulque macroule ( Fulica atra ) autre oiseau très commun aux bords des plans d'eau, même artificiels.

La sterne Pierregarin ( sterna hirundo ) migratrice qui vient passer l'été chez nous où l'on peut la voir faire du "sur-place" au dessus de l'eau avant de plonger avec vivacité sur le petit poisson qu'elle a choisi comme repas.

Il y en avait bien d'autres qui n'ont pas eu droit à la photo cette fois-ci mais que nous avons pu observer plus ou moins facilement, citons les rapaces ; buse variable, milan noir et busard des roseaux ; les classiques oiseaux de mer : mouettes rieuses et goélands leucophés, les magnifiques flamands roses, les canards colverts et les sarcelles d'été, l'autre échassier très commun avec le héron qu'est l'aigrette garzette, et sans parler des innombrables "petits oiseaux" habitant la sagne ou les bosquets que nous avons souvent entendu sans les voir : la bouscarle de Ceti dont le cri d'avertissement retentit quand un intrus s'approche de son habitat, le rossignol philomèle qui s'égosille pendant des heures pour séduire une femelle et indiquer à ses confrères qu'ils ne doivent en aucun cas entrer sur son territoire, ... et encore bien d'autres dont les nombreuses hirondelles et martinets qui nous ont survoler dans leur ballet aérien.

Mais il y avait aussi des mammifères visibles lors de cette balade en particulier les ragondins qui peuplent les roubines creusant malheureusement "un peu trop" les berges et fragilisant les digues ce qui ne les fait pas apprécier des humains, ils semblent pourtant si inoffensifs en train de se régaler d'une jeune pousse de sagne.

Il arrive que les observateurs soient eux-même observés ... " Mais que viennent donc faire ici ces étranges bipèdes ?"  semble se demander ce brave cheval.

Peut-être était-il simplement séduit par le sourire de ces dames ?

Certains d'entre nous ont découvert un lieu accueillant, intéressant, accessible à tous qui peut faire l'objet d'une balade en famille, d'autres ont été surpris de la richesse et la diversité de cette avifaune, si souvent ignorée, mais tous ont passé une bonne journée au grand air.

À la prochaine !